Dreams come true

Quand j’étais gamine, je chantais sans cesse, à tel point que ma grand-mère m’appelait « le rossignol » (et les gens me disaient « gaie comme un pinson ») Puis, j’ai commencé mes études et j’ai travaillé à l’hôpital. Et sans m’en rendre compte, je n’ai pratiquement plus chanté.

Il y a 8 ans, mon Papa est mort (à 88 ans, très apaisé, après m’avoir dit qu’il avait fait ce qu’il avait à faire et dit tout ce qu’il avait à dire…), j’ai alors « perdu la voix », complètement. C’est à dire que je n’ai plus pu chanter du tout.

Après quelques années, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus continuer comme ça, et j’ai cherché un prof de chant. Par bonheur, j’ai découvert la classe de Phil, qui m’a acceptée pour une demi-heure de cours individuel par semaine. Et là, je dois dire qu’à chaque fois, ça a été la demi-heure la plus joyeuse de ma semaine. À la fin de ma première année de cours, pendant l’été, lors de rencontres internationales de Tai Chi, nous chantions parfois le soir, certains jouaient de la guitare ou du ukulélé. Un soir, il ne restait plus que mon « Maître » de Tai Chi et son chauffeur de l’été (un chef charpentier) et on a chanté tous les trois, en anglais… A la fin de la chanson, ils ne se souvenaient plus des paroles et j’ai fini toute seule, dans la nuit claire. Et le lendemain, le chef charpentier m’a dit qu’avant il était musicien professionnel, et qu’il allait m’écrire une chanson (ce qu’il n’avait pas fait depuis longtemps) !

Après 2 ans de cours (3/4 d’heure par semaine), j’ai osé chanter toute seule, devant tout le monde, à une soirée où des Indiens (d’Amérique) avaient présenté leurs chants traditionnels. Ils ont demandé si nous (les spectateurs) voulions leur chanter nos chants français, et personne n’osait… Alors les gens ont commencé à se lever, la soirée était finie. Et j’ai dit : « moi, je peux vous chanter une chanson de troubadours » ! Et j’ai chanté. Du coup, les Indiens ont rechanté, et on a continué comme ça en alternant Français et Indiens. Une super soirée très conviviale. Le lendemain matin, les gens ne me regardaient plus pareil, il y en a plusieurs qui sont venus me féliciter, me dire combien ils aimaient ma voix, etc. 

Encore un an de cours et maintenant, on me propose de faire une comédie musicale. Ça va mettre 3 ans pour l’écrire, j’ai donc le temps pour m’entraîner ! Je ne sais pas si elle va se réaliser, mais en tout cas je sais maintenant que la musique est indispensable et curative !

Bref, les cours de Phil me mènent au-delà de mes rêves…

Luce CONDAMINE